Randonnée en Bulgarie ... fin du CR

Je reviens sur ce post 24H plus tard et la suite n'est pas là ? !

Alleeez ! j'en peux plus !

C'était effectivement très différent de ma randonnée du Maroc. Moins dépaysant, d'une certaine manière, sans être objectivement moins bien. J'avais plus d'attentes, c'est vrai. J'étais un peu déçue de pas pouvoir profiter tout de suite de mon matos, dont une partie était issu de mes réflexions post-randonnée marocaine.
Côté équestre pur, par contre, j'en ai plus retiré que le Maroc. Je suis littéralement conquise par la selle western et par certains aspects de l'équitation western. Bientôt, Jumbo et moi, on sera des cow-boys, soyez prévenues !

Spoiler:

Bon, j'essaie de mettre le jour 3 ce soir. Je vous assure que je fais pas ça pour vous faire languir mais en ce moment, j'ai le temps de rien...

Youpi

Merci de ne pas trop râler, vu comment nous te harcelons

Bah t'as qu'à avoir moins de talent, on sera moins impatients

Pensées compatissantes pour tes fesses!!!
La SUIIIIIITE!!!!!!

La suite viendra un peu plus tard, je suis désolée.
Je suis dans une mauvaise période et j'ai juste pas la force de m'occuper de mettre en ligne mon CR, ni même de finir de l'écrire. Je viens de perdre mon arrière-grand-mère dont j'étais très proche, j'ai des soucis d'argent qui mettent en question la possibilité de m'acheter un cheval prochainement ou de partir en voyage à cheval autrement qu'exceptionnellement (à défaut d'entretenir un cheval toute l'année), je n'ai plus d'énergie pour rien, ni pour aller m'occuper de Jumbo correctement, ni pour lire, ni pour écrire (alors même que j'ai enfin un projet de ce côté-là).
J'attends de retrouver un peu d'énergie pour reprendre ce topic de façon sérieuse.

courage.

Je te souhaite aussi beaucoup de courage pour traverser cette période difficile

Oh mince...
Bon courage !

Bon courage...

Désolée de lire ça.

A tres vite!

Oh je suis désolée... Toutes mes pensées t'accompagnent, bon courage

Merci les filles.

Je suis désolée pour cette nouvelle.
Je te souhaite beaucoup de courage pour traverser cette difficile épreuve.
Nos mots sont impuissants mais notre pensée te soutient.

Oh désolée ... bon courage ! On pense à toi !

Toutes nos pensées à toi.

des pensées pour toi pour traverser ce moment difficile, courage...

Bon courage pour traverser cette période difficile ; reprend de l'énergie et revient ici en forme !

Je ressors un peu la tête de l'eau. Voici la suite du CR !

Jour 3

Nous sommes réveillés à l'aube par les chiens qui aboient sans discontinuer pendant dix bonnes minutes. J'ai dormi comme un bébé, je n'ai pas eu froid dans mon super duvet, je n'ai même pas mal au dos à cause du matelas. J'ai le plaisir de me rendormir encore quelques heures avant qu'il soit vraiment l'heure de se lever. Je commence quand même la journée en me tapant le tibia sur le montant en métal du lit et ça fait pas du bien !
Petit déjeuner avec, comme le premier jour à Apriltsi, un banitza à la fêta, accompagné de son habituelle farandole de saucisses, fromages et yaourt. Je commence vraiment à être en manque de sucré. Je donnerai cher pour un chocolat chaud, une chocolatine ou une crêpe au nutella. Mon royaume pour du chocolat ! Au moment de finir mon petit déjeuner, voilà le mini-bus qui arrive avec les clés du cadenas de mon bagage. Je remplis mon sac étanche avec toutes mes affaires avant de renvoyer mon sac de voyage et les sacs plastiques pleins de vêtements à Apriltsi.

Quand nous sommes prêtes, Miro nous emmène faire une petite visite de l'église. C'est une petite église orthodoxe. Le plafond est peint par endroit mais la majorité des surfaces sont laissés vierges. Le sol est recouvert de tapis et il n'y a aucun sièges. Le culte, ici, se célèbre debout. Le long des murs, il y a des sortes de meubles de bois où les vieillards peuvent s'appuyer pendant la majorité de l'office mais, lors de certains passages, ils doivent prendre appui sur les accoudoirs et se soulever de leur siège pour être debout, comme les autres. L'église est séparée en deux par un haut paravent de bois ouvragé et peint qui monte jusqu'au plafond. Seuls les prêtres ont le droit de franchir la porte et d'aller de l'autre côté.
Nous examinons les peintures, ne prenons aucune photo car c'est interdit et ressortons.

Nous allons voir les chevaux. Ce matin, je me présente à Tyler d'une façon plus agréable. J'ai retrouvé dans mon bagage ma provision de barres de céréales et je lui propose de faire moitié moitié, ce qui lui plait beaucoup ! Pendant qu'il mâchouille son Grany aux abricots, j'expérimente ma peau de mouton artisanale, réalisée sous les conseils avisés d'Ariane. Je pose le mouton sur le siège, j'ai deux lacets de chaque côté pour la fixer, deux à l'avant, deux à l'arrière. Je passe les lacets dans les anneaux, fait des nœuds, ça tient, ça ne bouge pas, c'est juste parfait ! Reste plus qu'à tester en selle.

Nos chevaux sont prêts, comme d'habitude. Nous regardons attentivement Miro bâter Glotché. Il répartit les sacs en deux tas égaux en poids, mais pas en volume et les enroule dans un morceau de toile renforcée de forme rectangulaire. Il serre ensuite les boucles de cuir autour du paquet pour le compresser et le faire tenir. Ensuite, il soulève un paquet, le porte à hauteur du flanc de Glotché et enroule autour des arceaux de bât les courroies de cuir accrochées à la toile du paquet. Il fait ensuite de même pour le deuxième paquet. Par-dessus, il pose les deux sacs contenant les couvertures des chevaux. À l'aide d'une corde, il les fixe ensuite au-dessus du bât et serre le tout de façon à équilibrer le paquetage.

Le résultat vu de derrière



Glotché, qui était plutôt parti pour une bonne sieste.



Signal du départ, Miro grimpe sur son étalon et nous voilà partis.
Miro nous a prévenu : selon lui, le troisième jour est le moins intéressant car nous allons faire beaucoup de route. Nous descendons la route asphaltée jusqu'à la rivière. Les chevaux glissent sur le revêtement trop lisse et nous devons les forcer à marcher dans l'herbe. Ils sont ferrés avec des fers spéciaux : au niveau du talon, le fer se courbe à angle droit de façon à former un crampon qui permet à nos chèvres de grimper sans danger dans la montagne. Par contre, sur l'asphalte, c'est inutile !

Sur le chemin



Nous descendons donc tranquillement jusqu'à la rivière. Miro tient Glotché en longe puisque nous sommes sur la route. Nous longeons des vergers, Tyler ne se sent plus en voyant toutes ces petites pommes rouges et jaunes par terre et je le laisse en croquer une. Nous passons devant quelques maisons isolées.









Nous arrivons à la rivière que nous longeons un bon moment avant de pouvoir y descendre pour abreuver les chevaux.
Tyler, qui a senti l'eau depuis un bon moment, presse le pas tout du long, pressé de boire un coup. Il aspire l'eau à grande goulée et quand il n'a plus soif, relève la tête, tête sa langue jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien dans sa bouche, puis jette son dévolu sur la première touffe d'herbe qu'il voit. Film, lui, est un buveur mélancolique. Il boit d'abord à grande goulée puis ralentit, relève la tête, réfléchit, recommence à boire, relève la tête puis la rebaisse pour sentir l'eau. À chaque fois que l'on pense qu'il a fini, il remet le nez dans l'eau pour boire une gorgée. Un grand romantique, ce Film, la contemplation des cours d'eau le rend rêveur !

L'étalon de Miro



Nous repartons. Nous traversons la rivière et passons une vieille station service devant laquelle nous faisons un petit arrêt au stand. Tyler a un souci de fer au postérieur gauche. Miro débâte Glotché, sort le matériel de maréchalerie et replante quelques clous, met un coup de râpe et c'est reparti !



Côté matériel, je suis ravie par ma peau de mouton artisanale (made in Ariane). Je n'ai plus mal aux fesses, je suis bien, tout va bien !
Nous traversons le village au petit trot, nous dépassons un groupe de marcheurs qui nous observe avec curiosité.



Une petite église



Mis à part eux, le village est désert. Sur les portes de nombreuses maisons et sur les arbres, sont placardées des affiches en noir et blanc avec des portraits de personnes âgées. Ce sont des affiches qui annoncent le décès d'une personne, on les affiche sur sa porte et dans son village, pour que les gens se souviennent d'elle. Il y en a beaucoup. Miro dit que ces petits villages perdent leurs habitants : les jeunes partent pour la ville pour trouver du travail et les vieux finissent par mourir. De nombreuses maisons sont des résidences secondaires occupées seulement en été.





Au milieu d'une rue comme les autres, nous tombons sur un petit abreuvoir où nous laissons boire nos montures.



La maison d'à côté. Visiblement, un amateur de coloquintes. Il y a même des poivrons suspendus à la façade, ce qui me rappelle beaucoup la Hongrie, ou le Pays Basque.



Pendant que les chevaux boivent, nous voyons arriver deux petits chevaux faméliques attelés à des petites charrettes. Ils descendent la grand rue au trot, leurs meneurs nous font des signes amicaux mais ne s'arrêtent pas.





En sortant du village, nous croisons deux vaches reliées entre elle par une corde fixée à leurs cornes, une des innombrables astuces plus ou moins efficace des vieux pour réduire le travail que leur donnent leurs bêtes. Plus loin, un vieillard et sa vache observent notre petit convoi.








Nous sortons du village par un petit chemin qui monte et nous emmène dans la forêt d'automne. La lumière de midi sublime les couleurs et un petit rayon de soleil s'invite pour nous réchauffer. L'endroit est magnifique et je me dis qu'il faut absolument que je photographie cet instant dans ma mémoire pour m'en souvenir. J'emprunte aussi l'appareil photo d'Hélène pour mitrailler un peu.





C'est au moment où cette pensée me traverse l'esprit que Miro annonce l'heure du déjeuner.
Nous nous arrêtons dans une clairière charmante au milieu des arbres oranges et attachons nos montures aux arbres. Au menu, comme la veille, pain, saucisses, fromages, olives et ketchup bulgare. Tandis que nous mangeons, Miro nous parle des ours qui habitent la région. Ce sont de petits ours bruns qui se nourrissent principalement de fruits et de graines. Ils mangent peu de viande car ils ne sont pas très bons chasseurs. Ils sont très nombreux ici et habituellement, ils restent dans les hauteurs mais avec la sécheresse de cet été, ils sont descendus plus bas dans la vallée pour trouver de la nourriture, notamment pour se nourrir des récoltes qui ont séché sur pied et que personne n'a ramassé. Je demande à Miro ce qui se passerait si nous tombions sur un ours. Il m'explique qu'ils savent très bien éviter de croiser des hommes et qu'ils n'attaquent que pour se défendre ou s'ils sont acculés entre un homme et une meute de chiens par exemple. Il n'y a donc absolument aucune crainte à avoir.
Tout au long du repas, je savoure la beauté de cette petite clairière. Tyler est attaché juste à un arbre et broute les herbes folles. De temps en temps, une petite brise remue les branches des arbres et fait tomber une pluie de feuilles jaunes. Tout est bien.



Nous repartons. Nous évoluons à travers la forêt puis dans sur un versant plus ouvert, au milieu des fougères.







Hélène me fait la réflexion que celles-ci, lorsqu'elles sont sèches, semblent presque dorées, d'une teinte assez patinée pour que l'on s'imagine qu'elles sont en or. Une fois qu'elle me le fait remarquer, impossible de l'ignorer. Nous traversons des champs de fougères en or.









Nous laissons les fougères pour nous enfoncer de nouveau dans la forêt et c'est l'occasion de faire un nouveau galop. Alors que nous nous élançons, le cheval de bât qui trainait derrière nous tente de reprendre sa place, juste derrière l'étalon. Il me double mais ne parvient pas à passer devant Film sur le chemin étroit. Nous galopons. Miro et son étalon sont loin devant, Film et Hélène tentent de les rattraper et moi, me voilà coincée derrière Glotché qui lambine ! Stupid pack horse ! Je tente de le doubler à la faveur d'un virage, le voilà qui redémarre en trombe. J'encourage Tyler et tente une sortie à chaque tournant, Glotché m'empêche toujours de le dépasser mais mine de rien, nous accélérons et finissons par faire la course à un bon rythme. Nous débouchons de la forêt et tombons sur une sorte d'immense portique de pierre. Nous repassons au pas et Miro nous explique que c'est un mémorial en l'honneur de tous ceux qui, pendant la guerre, se sont cachés dans les montagnes. Cependant, il est resté inachevé, faute de moyens. Il y a quelque chose de surréaliste dans cette construction monumentale, perdue au milieu de la montagne.



L'après-midi se poursuit et la température baisse. Nous faisons une pause dans les hautes herbes, au milieu de rien. C'est dans ces moments-là que je rêve d'une tablette de chocolat... (et que je tire la tronche sur les photos)



Nos chevaux, eux, se contentent de brouter les hautes herbes. Le chocolat, c'est pour les faibles...

Glotché



Filmy





Je partage un grany avec Tyler et c'est reparti. Finalement, nous arrivons à notre refuge. Nous attachons les chevaux à un arbre et allons poser nos affaires dans nos chambres avant de revenir nous installer dans la salle à manger.


Puisqu'on est là, Miro nous propose de boire quelque chose :
« Tea or coffee ?
- (regard entendu entre Hélène et moi) Beer ! »

On ne se refait pas ! La gérante nous sert une bière à la tireuse. En cette fin d'octobre, il n'y plus guère de passage au refuge et la tireuse fonctionne mal, il faut donc faire couler la bière tout doucement, tout doucement. Nous attendons notre bière comme le messie et, quand elle nous est enfin servie, la savourons avec grand plaisir, affalées sur des chaises devant le feu qui crépite.
Une douche chaude plus tard, nous revoilà dans la salle à manger pour savourer notre dîner. Ce soir, nous mangeons un plat typique bulgare, une cocotte de viande mijotée avec des légumes. La clé de la recette est de laisser cuire la cocotte très longtemps et à feu très doux pour que la viande soit tendre. Moi qui n'aime pas les ragoûts, je me régale et sauce ma cocotte jusqu'à ce qu'elle soit toute propre. Le repas se termine avec de nouvelles histoires de Miro et en fond sonore, la suite du feuilleton turc d'hier soir. Nous allons bien vite nous coucher, vaincues par la fatigue de la journée.

Petit oubli : une video faite par Hélène de la descende super raide dans la forêt pour arriver au monastère

Spoiler:

Désolée de la qualité des videos. Je crois que Youtube bouffe mes pixels...

Ouaou impressionnantes les fougères en or!! Les chevaux faméliques aussi...

Super sympa ce CR, vivement la suite!

MAGNIFIQUE !!!

(sauf les chevaux tout maigres !! )

Contente pour toi si tu vas mieux.

J'ai bien aimé la photo de Glotché qui bâille !

La forêt d'automne est superbe ! !

Haaa et enfin une photo de la fameuse peau de mouton ! Alors confortable ?

En effet le mémorial est super décalé, ainsi dans la forêt, cette arche, ça fait très bizarre !

Waooo, super forêt et ses fougères en or !
C'est vraiment génial ton compte rendu avec texte bien écrit et photos au fur et à mesure

La peau de mouton, c'est juste parfait ! Du moment que je l'ai mise, je me suis vraiment sentie revivre ! J'étais vraiment contente de l'avoir car je crois bien que je ne suis juste pas assez épaisse pour supporter 6 jours de cheval sur une selle en bois. Il me manque du rembourrage au niveau du fessier !

Le mémorial, c'était vraiment ahurissant...

Sinon, pour les chevaux faméliques, ça m'a donné à réfléchir. Les bulgares n'ont pas la même façon de traiter les animaux que nous. La vie est dure là-bas donc on fait d'abord manger les hommes et ensuite les bêtes ont ce qu'il reste. C'était un sentiment très présent, plus qu'au Maroc où pourtant, il y a plus de pauvreté, mais je n'avais pas eu l'occasion d'en être témoin.
Miro, lui, est un type vraiment carré et respectueux de ses bêtes. Pour lui, ce sont ses outils de travail. Il les respecte et en prend soin mais il ne fait pas de sentiment, ni dans un sens, ni dans l'autre : s'il achète un cheval qui ne supporte pas la vie dans la montagne (maigrit, blesse, tombe malade ou boiteux), il n'investira pas dans des frais vétérinaires pour compenser ça, il le remettra en état et le vendra pour en acheter un autre, plus résistant.
Aucun des chevaux du Riding Base Balkans n'est maigre, boiteux ou maladif, il n'y a pas d'argent pour entretenir des chevaux sans résistance physique. Il ne garde que des chevaux qui supportent cette vie-là et qu'il peut garder en bonne santé. Je respecte ça. La vie est dure, tout simplement.

Merci Marie. Ça me tient vraiment à cœur d'écrire ce compte rendu. Chaque fois que je relis celui de Maroc, j'ai l'impression d'y être de nouveau ! Mais comme je n'avais pas pris de notes pendant le voyage, j'ai oublié la plupart des petits détails et je trouve ça dommage. Ce coup-ci, j'ai pris des notes exprès pour pouvoir développer et garder en souvenir chaque instant de ce voyage.
Et vous avoir comme lectrices, ça m'oblige aussi à pas laisser tomber mon projet !