Dans la continuité du stage de SDE et Marie, j'écris ici un résumé du stage du weekend dernier en Seine-et-Marne. Je sais pas trop dans quelle limite je peux retranscrire ce que j'ai vu et fait, disons que je vais essayer de parler du contenant et pas tellement du contenu^^
Malheureusement je n'ai pu assisté qu'à la moitié du stage : le premier jour seulement, ayant une obligation familiale le dimanche.
Donc le samedi, on a vu toute la partie théorique.
Ca commence par une discussion autour d'un thé et de croissants (on a été hyper bien accueillis). Sur des sujets diverses (graisses, alimentations etc..), puis on attaque une présentation power point où Richard explique l'anatomie et le fonctionnement du pied, les différentes méthodes de parages dites "naturelles" et les pratiques des MF.
C'est très intéressant, je m'étais déjà pas mal renseigné sur le sujet, donc pas de grosses découvertes, mais un support pédagogique avec des visuels et des explications très biens faits, j'ai trouvé ça très intéressant.
Richard a pas mal parlé des fameux mustang et de leurs pieds comme le courant majoritaire à l'heure actuel en parage naturel vient de l'observation de ces pieds parés par la nature.
Là je partais méfiante, pour moi y'a aucun rapport entre un mustang sauvage et un cheval domestique, donc je ne vois pas trop pourquoi leurs pieds devraient être parés artificiellement de la même façon. En fait c'était là encore très intéressant, pour lui le mustang sauvage est à prendre comme exemple non pas pour le parage mais pour leurs conditions de vie qui donnent des pieds aussi fonctionnels donc nourriture pauvre et éparse, beaucoup de kilomètres quotidiens et interactions sociales (par exemple les chevaux sauvages d'Australie ont pas mal de problèmes de pieds car l'environnement trop "confortable" beaucoup de sable et pas de prédateurs). Aussi l'importance de voir ce qu'est un cheval "en état" et là les mustangs sont aussi de bons exemples, ils sont fins et musclés, y'a pas de gras. Permière chose qu'il regarde sur un cheval pour faire son diagnostic : son niveau de gras en tatant le chignon. Aussi certains défauts d'aploms genre sous-lui devant peuvent être dus à une douleur au niveau des talons.
En définitive on a beaucoup parlé d'alimentation et de conditions de vie. Ce qui est logique. Même pour nous si tu veux avoir de beaux ongles, faut d'abord manger sainement voir prendre des compléments.
Après ce que j'ai aussi beaucoup apprécié c'est que Richard n'a pas du tout dénigré le travail de maréchaux ferrants, ni l'utilité du fer. Pour lui il y a aujourd'hui des disciplines et des conditions de vie qui obligent à ferrer, des chevaux pour lesquels le pied nu n'est pas impossible mais pas adapté à leur situation. Ainsi les chevaux qui vivent en box par exemple avec aucune stimulation du pied (marche sur surface dure) et une alimentation concentrée et très riche en sucre, vont avoir un pied très fragile avec une paroie et une sole très fine qui ne peuvent pas supporter des charges importantes sans lésions. Si tu ne change pas les condition de vie et nourriture ça ne va pas être possible de les mettre pieds nus. Par contre ces chevaux devraient avoir comme pour nous des grandes vacances au moins une fois dans l'année : 5 semaines au pré sans fer au moins pour que la corne retrouve une certaine qualité, sinon tu risque de tomber dans une spirale de désagrègement, le pied ferré n'étant pas stimulé, la qualité de la corne se détériore petit à petit.
Pareil pour lui les chevaux de CSO doivent être ferré dans la grande majorité. Le pieds nu se déformant pour absorber les chocs, avec des sauts répétés d'une certaine hauteur, tu cause des dommages dans les pieds car il y a trop de pressions à l'atérrisage à absorber. Pour ça, faut ferrer, le fer obligeant le pied à rester en forme sans déformations (tu créé de soucis plus hauts mais bon, c'est le problème de la discipline). Aussi en reining les chevaux ayant de véritable patins à glace aux postérieurs pour mieux glisser dans les sliding stop, c'est impossible d'avoir un cheval pieds nus avec les sabots qui adhèrent au sol... D'ailleurs se sont les deux discipline qui créaient des chevaux naviculaires. Là aussi j'ai enfin eu une explication plausible de pourquoi les chevaux pieds nus seraient moins sujets à cette maladie. En fait ça viendrait du cousinet plantaire (les parties molles à l'intérieur du pied au dessus de la fourchette et des glomes qui sont juste sous l'os naviculaire) qui n'est pas assez solicité dans la jeunesse du cheval (le cheval né avec des coussinets en "graisse" qui vont se fibroser petit à petit avec solicitations extérieurs pour apporter maintient et amorti au pied). Donc en fait c'est pas tellement le fait de mettre le cheval pieds nus, c'est surtout les conditions de vie qui vont avec qui change la donne.
- Spoiler:
Sinon pleins d'autres choses : le pourquoi du comment de la petite guéguerre actuelle chez les praticiens français du pied nu, y'a eu cission entre ceux qui ont choisi de faire la formation KC Lapierre (seule formation "homologuée" qui commence a se développer en France) entrainé par X. Meal entre autre, et ceux qui ne veulent pas suivre cette formation unique (très américaine-marketing, à l'image de la cense ou parelli, tu achète beaucoup de choses au final) pour être "homologué" pareur naturel. Il n'a pas critiqué la méthode en tant que tel, juste soulevé le fait que ça n'était pas forcément la panacée, la plus complète ou la plus courante aux USA et qu'il ne voyait pas pourquoi ça serait celle là plus qu'une autre qui aurait le monopole, juste parcequ'elle a de meilleurs soutiens et un meilleur marketing en France (ça rejoint beaucoup ce qui c'est passé avec l'éthologie et la Cense au final).
Il y avait avec lui comme assistant Matthieu en maréchal ferrant spécialisé dans les chevaux de course en Alsace, qui a une très bonne formation car il est très ouvert et suit pleins de professionnels différents comme Richard Walz, pourtout dans le monde. C'était très intéressant aussi car Richard lui demandait souvent son point de vue qui pouvait parfois différer.
Après on eu la théorie de la pratique : comment évaluer le pied cheval et ses défauts (observation à l'arrêt et en mouvement + mesurer différents points et éléments du pieds pour se donner une idée plus ou moins objective), pour ensuite le parer en conséquence. Les différentes étapes d'un parage (où en gros tu vérifie et tu mesure, plutot deux fois qu'une avant de râper). Comment dérouler un parage, les différentes étapes.
Et puis on a eu la démo de Richard sur le premier cheval, où il nous a marqué les différentes mesures à prendre sur le pied et surtout nous a expliquer comment se positionner (techniques de prise de pieds et positionnement durant parage) pour être efficace et confortable sans se faire trop mal (je dis pas trop car t'es quand même courbé en deux les genoux pliés à 45°, je pense que quand t'es novice tu as le dos et les cuisses en feu, enfin je comprend pourquoi les MF sont cassés physiquement à 40ans). Aussi comment utiliser les outils renette et râpe correctement et efficacement.
Il a paré les deux antérieurs en 2h, et puis Matthieu à paré les postérieurs... en environ 10min ^^ Il était impressionnant d'agilité et de rapidité, lui il commence par faire le roll (retirer toute matière "superflux" et ensuite il prend les mesures (à l'oeil bien sur^^) et regarde où sont les disparités pour égaliser...).
Quelques images de la démo :
Bon là tu comprend (même quand Richard explique super bien tout en détail) que si tu n'as pas paré environ 10 000 pieds dans ta vie, tu n'arrivera jamais à bien "tout" voir et à bien comprendre le fonctionnement d'un pied pour ne pas aller contre lui (certain défauts étant à reprendre, d'autres non dans les défauts d'aploms par exemple tu peux faire plus de mal que de bien). Donc que la formation c'est bien, entretenir c'est bien aussi, mais que tout seul sans pro y'a moyen de faire de grosses boulettes ^^
Ensuite on a eu un cheval à analyser et mesurer pour poser diagnostic et puis apprendre les positions de parage. Nous on a pas eu trop de chance on a eu un vieux trotteur qui avait du mal à lever les postérieurs. Et qui avait les pieds dans un état désastreux...
Là c'est Matthieu qui nous a aider à poser le diagnostic, c'était très intéressant parcequ'il nous laissé chercher, on disait souvent que des conneries (un cheval cagneux, il use le talon externe ou interne? la paroie elle est épaisse ou fine? faut faire le roll partout? et la pince? et la fourchette?). Et puis il nous a donné les réponses et le diagnostic.
Très intéressant aussi parceque le cheval avait les deux antérieurs qui partaient vers la gauche en apparence (le droit cagneux et le gauche limite panard), en soulevant le gauche était juste un peu dissymétrique en talons mais le pied ok, et le droit talons égaux mais la pince hyper longue qui partait totalement vers l'intérieur. En fait l'effet cagneux était du à un mauvais parage, la proprio a un défaut de symétrie quand elle rape, accentué quand elle est sur son côté gauche (comme beaucoup de droitier) et c'est elle qui a créé ces dissymétries dans les pieds de son cheval !
Sinon les postérieurs, il nous a expliqué les positions de parage sans que le cheval (qui était censé ne pas pouvoir lever un postérieur) ne bouge. En fait c'est juste qu'on ne sait pas bien prendre un pied, faut être très proche et rester bien "sous" le cheval pour que se soit confortable pour lui (par contre pour le pareur c'est l'horreur^^).
Voila très dense, très éprouvant avec le froid (et le manque de sommeil) et très sympatique (j'ai notamment sympatisé avec un écossais et une finlandaise^^ par contre c'est marrant mais j'ai pas eu plus que ça de feeling avec les 3/4 des participantes (que des femmes d'ailleurs) alors que se sont pour la plupart des gens qu'on peut croiser sur les forums et qui ont à peut près la même vision du cheval) voila pour la reflexion-du-jour qui-ne-sert-à-rien^^