Savoir poser les limites, choisir sa méthode pédagogique, laisser s'exprimer le caractère de son cheval

Magali, 100% avec toi, notamment sur le fait que lorsqu'on se fixe des objectifs, qui plus est avec une date butoir, il est encore plus difficile de préserver la relation : j'en fais les frais aujourd'hui avec mon soleil, qui fait tout très bien mais dans un agacement constant..... alors qu'on vient de valider tous deux nos savoirs 1 2 3!
Du coup ce post m'est vraiment utile, car j'ai aussi un fond de gestes pas clairs et de manque de constance..... Merci nariane!

J'ai une anecdote d'hier soir là-dessus justement. Depuis trois semaines avec Nello je le pousse un chouya à découvrir sinon il est comme moi tendance autiste. Et bon on se soigne! Mais ça se passait très bien.

Pis heir je me dis que merde ça va de sauter pour le fun mais il n'est pas vraiment fit. Je cherche comment dresser et assouplir de façon fun. Je rame (bien sûr). Arrivée là j'installe plein de trucs, des portes; des BAS; le plus d'ateliers possibles pour nous aider à bosser sur le plat. Nello sera en side-pull.


Je l'ai laissé 20' à l'attache pour ça, ce qui peut expliquer en partie sa grognonceté, mais pas entièrement. Tout comme il pétait l'enthousiasme quand j'installais des obstacles, hier il pétait le grognon. Mais pas que grognon, crispé. Il avait le nez tout crispé, les naseaux froncés, les lèvres contractées. Moi pendant 20' j'avais pensé objectifs, technique... et le voir comme ça, qui refusait d'aller en carrière, fronçait le nez, avait l'oeil éteint ou "rance" (je sais pas comment le dire) ben ça m'a foutu un coup aux tripes.


Bref forcément ni une ni deux l'objectif du jour est devenu "l'aider à retrouver sa joie". Moi aussi. Détente à pied, on prend le temps, on marche, je lui masse l'encolure, je félicite chaque décontraction de la tête, chaque sortie de sa bulle de morosité. Je veux chasser l'autiste en lui, je veux faire sortir mon escargot de sa coquille. Je suis aux aguets. Il râlouille encore un peu au montoir, mais ça va. Et puis, à mesure que j'oublie les objectifs techniques, il se déride. On a fini par bosser 1h complète en carrière, mais toujours rênes longues et détendues, je me suis aperçue qu'on n'avait pas fait de pauses mais en fait on décidait ensemble des exos, des courbes, des ateliers, il proposait, je proposais, tour à tour, il a toujours choisi l'attitude, je m'en fichais. J'ai axé exos de direction, et l'aider à trouver sa place au pas, au trot on a dû s'entraider car on a tous les deux plus de mal. On met le doigt sur nos faiblesses, on savoure, on s'amuse, relax. Il a mâchouillé de manière régulière, il était concentré, content.


Pour le récompenser on a sauté trois fois un tout petit vertical, au galop. Il a demandé plusieurs fois une croix dans la séance mais elle était très mal agencée et encombrée de soubassements mal mis donc j'ai dit non.


Bref finalement on a rempli mes objectifs (j'avais décidé de bosser les trajectoires et l'équilibre latéral) et je ne m'en susi aperçue qu'à la fin de la séance, tellement c'est venu doucement. La détente a été uniquement consacrée à lui, 1/2h à le laisser se dérouiller, s'amuser, il a fait des allures, il a dit son avis, et s'est détendu, et après 1/2h on a bossé ensemble et on a atteint la plupart des buts sans tension...


J'ai failli mal commencer. Le voyant comme ça j'ai failli céder à l'énervement, l'engueuler. Mais pour une fois, être avec une autre fille en carrière m'a au contraire poussée à plus de douceur et d'écoute. Je pense que ça l'a aidé, Nello. Au début je l'ai enfoncé dans sa rancoeur, mais après 5' il a compris que j'avais mis ça de côté et que j'avais créé ma bulle de paix où il pouvait venir. Et il est venu.


Bref, que du bonheur...

Bravo Steph !