La notion d'intériorité n'a rien à voir avec l'intérieur du corps, ce ne sont que des organes. Cela fait plutôt référenc à la capacité qu'il a de s'adapter à son environnement, de s'y intégrer, de se stabiliser émotivement, de régénérer psychiquement et d'atteindre l'accalmie des comportements. Le cheval est le miroir de son environnement; son excitation provient de facteurs extérieurs, les excitants, qui le feront réagir et le mettre en mouvement jusqu'à ce qu'il se calme. Par exemple, le cheval va se sauver pour retrouver sa sécurité et le calme. Au naturel, le cheval a une réaction réflexe que l'on nomme réflexe d'opposition et qui est déterminant pour sa survie. Chaque pression jugée dangereuse déclenchera instinctivement ce réflexe. Mais grâce à son pouvoir d'adaptation, il aura la capacité d'évoluer à travers cette relation avec l'extérieur. Entre chevaux, l'adaptation se fait d'instinct, mais pour l'humain la réaction réflexe doit faire place à des réflexes conditionnés, à des réactions de plus en plus "matures" mais sans pour autant brimer l'instinct naturel du cheval.
Ce qui lie l'excitant à la réaction c'est la mémoire et le cheval est doublement comblé à ce niveau; il est capable de mémoriser par imitation, par association et par essaie/erreur : trois étapes dans son processus d'apprentissage. Par exemple, il va courir par ce que tous les autres chevaux courent et il va suivre pour faire la même chose que les autres; il s'associe aux autres en les imitants; il a aussi une capacité de réfléchir, de trouver et de juger de ce qui lui arrive ou de ce qu'on lui demande.
Paradoxalement, les chevaux qui ont une intériorité forte dans leur caractère sont naturellement pas très portés à vouloir travailler fort, car c'est avant tout la notion de plaisir qui vont les amener à s'exécuter. D'où l'importance d'un mode de vie et d'un partenariat agréable surtout en situation d'apprentissage. La dominance de ces chevaux peut être difficile, car on peut s'attendre à de fortes résistances sio on a pas appris à respecter et à comprendre ce qu'ils ressentent. L'attention, la douceur et la patience sont de mise. Au naturel, ce type de cheval est en général enjoué et réceptif aux autres, mais il peut aussi démontrer de la hargne, de la résistance, un comportement sournois et imprévisible.
Heureusement, les chevaux sont capables de répondre à nos demandes sans être affectés par elles, mais dans la mesure où ces demandes respectent leur nature. L'adaptation aux comportements humains n'est jamais pareil d'un cheval à l'autre pour la simple raison que tous les humains n'ont pas le même comportement face aux chevaux. Les résistances au partenariat peuvent se manifester sous différentes formes : paresse, hargne, refu d'opptempérer, refu de bouger, sournoiserie, raz-le-bol, violence imprévue, indifférence et j'en passe...
La transformation du réflexe d'opposition et autres formes de résistances peuvent être difficiles à gérer, car tout se passe au niveau du senti; la survie du cheval en dépend. L'autorité du professeur peut être remise en cause à tout moment, selon la clarté de la demande et la qualité du partenariat. Au départ, le cheval n'a aucune raison de vouloir changer ses habitudes, car il est le résultat de ses propres habitudes acquises au fil du temps. On peut comprendre qu'une heure ou deux par semaine avec lui ne correspond pour lui à aucune satisfaction dans sa vie de tous les jours; cela sera plutôt perçue comme une situation qui vient le déranger, une expérience mal reçue du fait de son irrégularité et de son impermanence. Voici les premières règles à suivre qui vont favoriser le comportement volontaire :
- Avant toute chose, obtenez l'attention du cheval.
- Évitez les tiraillements peu importe ce qui se passe. Gardez le calme et le respect des limites du chevalen ne forçant pas le résultat et en laissant réfléchir.
- Avoir une méthode afin que devant l'incompréhension vous puissiez retourner à l'étape précédente afin de s'ajuster à la situation ou de parfaire ce qui a été négligé.
- Être proactif en initiant tous les mouvements.